Tarif de rachat photovoltaïque en autoconsommation : ce qu’il faut savoir en 2024
Installer des panneaux solaires chez soi permet de produire sa propre électricité. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est qu’une partie de cette énergie peut aussi être revendue à EDF OA (Obligation d’Achat). En 2024, le tarif de rachat évolue légèrement, et il reste intéressant pour les particuliers équipés en autoconsommation avec injection de surplus.
Mais quelles sont exactement les conditions pour en bénéficier ? À quel prix se vend le kWh solaire en 2024 ? Et surtout, comment optimiser cette revente ? Décortiquons tout cela ensemble, avec rigueur et simplicité.
Autoconsommation avec vente du surplus : comment ça fonctionne ?
Dans un système en autoconsommation avec injection de surplus, une partie de l’électricité produite est consommée directement dans le logement, et le reste (ce qu’on appelle le surplus) est injecté sur le réseau public. Ce surplus peut être revendu à un tarif réglementé, fixé par l’État et mis à jour tous les trimestres.
Concrètement, cela se passe en trois étapes :
- Vos panneaux solaires produisent de l’électricité pendant la journée.
- Votre maison consomme une partie de cette production en instantané (frigo, machine à laver, box Internet…).
- Le surplus non consommé est automatiquement envoyé sur le réseau, où il est racheté par EDF OA.
Cette solution est idéale pour réduire sa facture tout en générant un petit revenu complémentaire.
Quels sont les tarifs de rachat en 2024 ?
Le prix du kWh injecté dépend de la puissance de votre installation, exprimée en kilowatts-crête (kWc). Voici les montants en vigueur au premier trimestre 2024 (source : CRE) :
- Pour une installation ≤ 3 kWc : 0,13 €/kWh (vente du surplus)
- Pour une installation ≤ 9 kWc : 0,13 €/kWh
- Pour une installation ≤ 36 kWc : 0,078 €/kWh
- Pour une installation ≤ 100 kWc : 0,078 €/kWh
L’exemple typique d’un particulier en maison individuelle avec une installation de 3 kWc tournera autour de 3 000 kWh produits par an. S’il consomme 2 000 kWh, le reste — 1 000 kWh — est injecté et donc racheté environ 130 € par an.
Quelles conditions pour bénéficier du tarif d’obligation d’achat ?
Le tarif de rachat n’est pas accessible à tout le monde automatiquement. Il faut respecter certaines conditions :
- Faire appel à un installateur RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour l’installation.
- Déclarer la mise en service auprès d’Enedis et EDF OA (formulaires spécifiques à remplir).
- Choisir le mode de vente en surplus – mode qui doit être précisé dès la demande de raccordement.
- Installer une maison individuelle (à noter que ces tarifs ne s’appliquent pas aux bâtiments tertiaires ou industriels sans conditions spécifiques).
- Choix de l’entreprise d’installation (RGE indispensable).
- Signature d’un devis incluant la demande de raccordement au réseau Enedis (ou régie locale).
- Dépôt du dossier sur le portail Enedis « connect-réseau ».
- Confirmation du mode de fonctionnement (autoconsommation avec vente du surplus).
- Pose et mise en service de l’installation.
- Signature du contrat d’achat EDF OA une fois l’attestation de conformité validée.
- Programmer vos appareils (lave-linge, lave-vaisselle, ballon d’eau chaude) pour fonctionner en journée.
- Installer un gestionnaire d’énergie pour piloter la consommation automatiquement en fonction de la production.
- Penser à la domotique : simple, efficace et rentable à moyen terme.
- Installation ≤ 3 kWc sur votre résidence principale ou secondaire.
- Ne pas vendre la totalité de la production (autoconsommation obligatoire).
- Ne pas injecter sur des bâtiments à usage professionnel ou commercial.
- Installation de 6 kWc – production annuelle moyenne : 6 500 kWh
- Autoconsommation directe : 4 000 kWh
- Injection de surplus : 2 500 kWh à 0,13 €/kWh = 325 €/an
- Économie sur facture (4 000 kWh à 0,23 €/kWh) = 920 €/an
- Gain total annuel : environ 1 245 €
- La prime à l’autoconsommation : versée par EDF OA sur les 5 premières années. En 2024, elle varie de 310 €/kWc pour les installations ≤ 3 kWc, à 90 €/kWc pour celles ≤ 100 kWc.
- La TVA réduite à 10 % : uniquement pour les installations ≤ 3 kWc en logement résidentiel de plus de 2 ans.
En bref : pas de démarche opaque, mais un peu de rigueur administrative. Pour ceux qui se font accompagner par une entreprise sérieuse, comme Française Solaire, tout cela est largement maîtrisé.
Durée du contrat et garantie du tarif
Le contrat d’achat signé avec EDF OA est valable 20 ans à partir de la date de mise en service de l’installation. Le tarif est garanti pendant toute cette durée. Cela signifie que si vous signez aujourd’hui, vous bénéficierez du tarif en vigueur en 2024 jusqu’en 2044, sans fluctuation.
Un exemple concret : votre installation injecte 1 200 kWh par an à 0,13 €/kWh. Cela représente 156 € de revenus annuels, soit 3 120 € sur 20 ans. C’est une façon d’amortir une partie du coût initial de l’installation.
Et si un dispositif plus avantageux apparaît ? Bonne question. En général, les contrats en cours ne peuvent pas être transférés vers de nouveaux dispositifs. Il faut donc bien peser le pour et le contre au moment de signer.
Les démarches pour vendre son surplus
Voici le parcours classique :
Pas besoin de compteur spécifique coûteux : les nouveaux compteurs Linky gèrent automatiquement l’injection et la mesure du surplus.
Astuce terrain : comment augmenter le taux d’autoconsommation ?
Plus vous consommez votre électricité solaire en direct, moins vous achetez sur le réseau. Et comme le prix d’achat du kWh EDF tourne autour de 0,23 €, alors que le rachat du surplus ne vous paiera que 0,13 €, il est deux fois plus avantageux de consommer que de vendre.
Quelques leviers simples :
Un foyer équipé peut ainsi atteindre facilement un taux d’autoconsommation de 40 à 60 %. Ceux qui installent une batterie maison peuvent même dépasser les 80 %.
Quid de la fiscalité des revenus solaires ?
La bonne nouvelle : les revenus de la vente de surplus sont exonérés d’impôts dans la plupart des cas. Voici les conditions pour en bénéficier :
Si vous dépassez ces seuils (par exemple, avec une installation de 9 kWc, ou si vous vendez toute la production), les revenus doivent être déclarés. Ils entrent alors dans la catégorie des revenus non commerciaux (BNC). Une imposition forfaitaire ou au réel s’applique selon le cas. Mieux vaut demander conseil à un fiscaliste si vous dépassez les seuils classiques.
Est-ce encore rentable d’injecter son surplus en 2024 ?
Clairement, oui. Certes, le tarif de rachat a légèrement baissé depuis quelques années, mais il reste un excellent complément économique à une installation en autoconsommation. Ça ne double pas votre salaire, mais ça compense une partie de vos factures énergétiques et améliore le retour sur investissement.
Un exemple réel chez un de mes anciens clients, installé à Nantes :
Sur une installation à 11 000 € tout compris (prime déduite), le retour sur investissement avoisine les 9 ans. C’est mieux qu’un livret A.
Et les aides, dans tout ça ?
Pour les installations en autoconsommation avec vente du surplus, deux aides principales existent :
La prime est un vrai coup de pouce. Elle vient réduire le montant total de l’installation et rend encore plus logique l’investissement en autoconsommation.
Faut-il se lancer maintenant ?
En 2024, les voyants sont au vert. Le tarif de rachat, bien qu’inférieur au prix du kWh réseau, reste une belle opportunité pour valoriser le surplus. Combiné à une baisse progressive des coûts d’installation et des aides encore en place, le contexte est idéal.
Mais attention à bien faire installer son système par un professionnel certifié RGE et à s’assurer que la déclaration auprès d’EDF OA est correctement faite. Le diable est dans les détails – et sur un chantier solaire, un oubli peut coûter cher.
Comme toujours, je le répète à mes anciens collègues et mes lecteurs : on n’investit pas dans le photovoltaïque pour « devenir riche », mais pour reprendre le contrôle sur sa consommation d’énergie, faire un geste pour la planète… et accessoirement, encaisser quelques chèques d’EDF OA chaque année sans lever le petit doigt.